[Lecture] – Andrzej SAPKOWSKI, Le Sorceleur [2] : L’épée de la providence

« Geralt de Riv, le sorceleur, mène sa mission sans faillir dans un monde hostile et corrompu, dépourvu d’espoir. Sa renommée légendaire n’a d’égales que la peur et la haine qu’il inspire chez ceux qu’il traque sans pitié.
Mais sa rencontre avec la petite Ciri, l’Enfant élue, va donner un sens nouveau à l’existence de ce héros solitaire. Geralt cessera-t-il enfin de fuir pour affronter la providence et découvrir son véritable destin ? »

[En bref] Nous suivons ici la suite des aventures de Geralt de Riv, notre sorceleur, dans un deuxième recueil de nouvelles. Pour ma part, j’ai pris un grand plaisir à retrouver ce monde et les personnages pour d’autres aventures. C’est une lecture fantasy que je recommande, à condition bien sûr, d’aimer ce genre d’univers à la fois barbare, magique et intriguant.[★★★★★ /5]

Une lecture passionnante, une construction aboutie, une histoire envoûtante !


Après un drame (mon dernier livre papier) qui sortait complètement de mes habitudes littéraires, me voici de nouveau avec un fantasy entre les mains. Hé oui, mes premières amours de la lecture… ça ne s’invente pas !

De manière générale, je tiens toujours à m’imprégner de ma bibliothèque avant de choisir mon livre à lire lorsque je viens d’en terminer un. Mais… je ne suis toujours pas chez moi, alors… (ok, ça c’était avant le début de ma lecture =)

Je me suis dit qu’il fallait que je choisisse quelque chose qui allait indéniablement m’attirer, quel qu’en soit le contenu. Et comme j’ai absolument dé-vo-ré ! le premier tome de cette Saga du Sorceleur, il n’y a aucun doute ni aucune question à se poser avant de débuter ce deuxième opus.

Aucun suspense, j’ai dégoté ce livre dans les rayonnages du magasin uniquement grâce à sa sublime couverture. Même genre que le numéro un. Même finesse. De quoi motiver la lecture de cet ouvrage.

En bref, j’ai fais un choix évident.
Choix facile. Choix efficace. Choix sûr.

‹ Andrzej SAPKOWSKI, Le Sorceleur [2] – L’épée de la providence ›

Style : Fantasy.
Mon livre : Bragelonne.
Pages : ~340.

sorceleur 2 okk
★★★★★ /5

 

Il est très difficile d’écrire un résumé, quand les choses fondamentales sont déjà expliquées dans le premier tome de le saga (ici). Je vais donc être extrêmement brève, et uniquement signifier que dans cet opus, Geralt de Riv, notre célèbre sorceleur aux cheveux blancs, continue sa route. Son épopée l’amène encore et toujours dans différentes villes à la rencontre de diverses créatures… Étonnant, non ? =)

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Premiers mots

– Il n’en sortira plus , je vous le dis, finit par lancer le grêlé en branlant du chef. Ça fait une heure et quart qu’il est entré. C’en est fini de lui.

Ces premières phrases nous plongent directement dans l’action. On pense donc à un homme qui est entré dans un lieu probablement dangereux. Mettant trop de temps à revenir, on estime qu’il est mort. Bien évidemment on s’imagine facilement qu’il puisse s’agir de Geralt de Riv. Mais à part le supposer, nous ne pouvons rien tirer de plus de ces mots. A se demander donc qui est dans ce pétrin, et pourquoi ?

Nous ne pouvons alors que découvrir la suite !

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Nous avons là le 2ème tome du Sorceleur. A l’instar du 1er (chronique), il s’agit d’un recueil de nouvelles, le véritable premier roman commençant à partir du 3ème livre.

Nous retrouvons donc Geralt de Riv, sorceleur, dans de nouvelles aventures. Fidèle à lui même, il continue son chemin à la recherche de créatures toujours plus étonnantes les unes des autres. Au cours de ces six nouvelles qui composent ce livre, nous en apprenons davantage sur sa vie, sa condition, ses relations et même sur ses pensées.

J’aime particulièrement retrouver certains personnages rencontrés dans le premier tome, comme Jaskier (le poète) ou la belle Yennefer (la magicienne). Cela nous donne un repère, ce qui rend la lecture vraiment agréable – et ce, malgré le fait qu’on n’ait là que des petites nouvelles. D’un côté, l’amitié entre Geralt et le poète offrent une stabilité à l’histoire, un point d’ancrage nous expliquant que finalement le sorceleur n’est jamais vraiment seul. De l’autre, la relation qu’il vit avec la magicienne reste toujours floue, étrange et intense, à s’en poser des questions pour les tomes futurs.

L’univers de ce livre, tant magique que barbare, continue de nous dérouter. Tout est bien pensé, bien expliqué, bien ficelé. Nous avons parfois des combats, plus ou moins violents, bien que peu nombreux dans ce livre. Mais il arrive aussi que ce soient seulement des mots, des gestes et des pensées qui permettent aux personnages, et surtout Geralt, d’aboutir au résultat final et souhaité.

Cette fois-ci, un point important reste omniprésent tout le long de cet ouvrage, bien plus que dans le premier opus. Il concerne l’humanité de Geralt. Effectivement, on y trouve plusieurs fois des propos sur sa sensibilité et ses sentiments, mais également des paragraphes sur ses pensées face à certaines situations. Par moment, on pourrait même croire qu’il éprouve réellement des émotions, bien que, normalement, un sorceleur ne ressent rien.


« L’épée de la providence possède deux tranchants… Tu es l’un d’eux. » (p270)


Bref, l’auteur nous offre un second aperçu des aventures de Geralt, et bien qu’il n’y ait aucun lien direct entre les nouvelles, nous en apprenons davantage sur la vie et la condition du héros. J’ai beaucoup apprécié revoir certains personnages mais aussi trouver des allusions à d’anciennes aventures du premier tome. Pour ma part, c’est toujours un plaisir de découvrir ces histoires, et j’ai vraiment hâte de voir à quoi pourra bien ressembler un véritable roman racontant la suite de cette épopée.

Peut-être aurons-nous là quelque chose de fondamentalement et de chronologiquement plus compréhensible ? Peut-être en saurons-nous un peu plus sur ce que Geralt est vraiment au fond de lui, sur ce qu’il pense et sur ce qu’il ressent ? Peut-être nous racontera-t-il son passé, sur la façon dont il est devenu ce qu’il est aujourd’hui ?

C’est, dans tous les cas, une lecture fantasy que je recommande. A condition bien sûr, d’aimer ce genre d’univers barbare, magique et intriguant, et, évidemment, d’être déjà passé par la case « tome 1 » !

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extraits

[#1 – p38-39] – J’y viens. J’ai entendu dire que, dernièrement, c’est difficile de se mettre d’accord avec vous, les sorceleurs. Il paraît que lorsqu’on désigne à un sorceleur un monstre à abattre, celui-là préfère méditer sur la légitimité de cet acte plutôt que de prendre son épée et de frapper. Il préfère repousser les limites du possible en se demandant si tu tuer, la circonstance, n’entre pas en contradiction avec son code déontologique et si le monstre est réellement un monstre – comme si cela n’était pas évident au premier coup d’œil. Je pense que l’aisance matérielle vous dessert : de mon temps, chez les sorceleurs, ce n’était pas l’argent qui puait, mais uniquement les bandelettes dont ils se couvraient les pieds. Il n’était nullement question de tergiverser : on tuait ce qu’on avait l’ordre de tuer, voilà tout. Il importait peu que ce fût un loup-garou, un dragon ou un collecteur d’impôts. Seule l’efficacité du travail comptait. Qu’en pensez-vous, Geralt ?

[#2 – p107] – Émotions, caprices, mensonges, fascination, jeu, sentiments, vide… dons qu’il ne sied pas d’accepter… mensonge, vérité. Qu’est ce que la vérité ? Le contraire du mensonge ou l’affirmation d’un fait ? Et si ce fait est mensonge, que devient le vérité ? Qui se nourrit vraiment de sentiments ardents ? Qui n’est que la froide carapace d’un crâne vidé de ses émotions ? Qui ? Qu’est ce qui est vrai, Geralt ? Qu’est-ce que la  vérité ?
(…) – La vérité, déclara la crécerelle, est un éclat de glace.

[#3 – p252] Il entendit la voix de Ciri :
− Oh ! Geralt, que c’est beau ici… Dommage que tu ne puisses pas voir tout cela. Il  y a tant de fleurs. Et d’oiseaux. Tu les entends chanter ? Oh ! Il y en a tant ! Des quantités. Et puis des écureuils. Attention, nous allons franchir un ruisseau sur un passage de pierres. Ne tombe pas dans l’eau. Que de poissons ! Il y en a plein. Ils nagent dans l’eau, tu sais ! Il y a tant d’animaux. Nulle part ailleurs il n’y en a autant…
− Nulle part, grommela-t-il, nulle part. Nous sommes arrivés à Brokilone.
− Quoi ?
− Brokilone. Le terme de notre voyage.
− Je ne comprends pas…
− Personne ne comprend. Personne ne veut comprendre.


« On dit que la mort te suit pas à pas, Geralt de Riv, mais que tu ne regardes jamais derrière toi. » (Calanthe, p309)

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